Fin des éthylotests obligatoires

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé le 15 février qu'il n'y avait plus aucune obligation de détenir des éthylotests dans les voitures. Une vraie victoire ! Qui n'a été possible que grâce à la mobilisation et au travail acharné des conducteurs.
 
Rappel:
Le 16 janvier 2013, la Ligue de Défense des Conducteurs été auditionnée par la Commission "Vitesse, alcool et stupéfiants" du Conseil national de Sécurité routière.
 
Nous tenons tout d'abord à remercier l'ensemble des membres de l'association et tous ceux qui nous ont aidés depuis le début de cette affaire à révéler comment cette mesure a été décidée, à en informer des millions de Français, à en mobiliser des centaines de milliers et à obtenir d'être auditionné pour faire évoluer la loi.
 
Ethylotests obligatoires : 467 563 conducteurs disent non !
 
Le 16 janvier, donc, Christiane Bayard, secrétaire générale de l'association, a remis aux membres de cette commission les 16 registres de 400 pages des… 467 563 signataires de notre pétition "non aux éthylotests obligatoires".
 
Et voici les éléments qu'elle a rappelés :
 
1. Cette mesure est l'archétype des dérives actuelles
 
de la politique de sécurité routière   
Des fabricants font du business sur le dos des conducteurs (76 millions par an !), en faisant pression pour rendre obligatoire leur produit, soi disant au nom de la sécurité.
Et les dirigeants politiques se précipitent sur la mesure, car ils y voient un double avantage : bénéficier de l'aura du politique protecteur de ses concitoyens, "Sauveur de vies sur les routes", tout en faisant rentrer des recettes fiscales (le non respect de l'obligation de posséder un éthylotest dans sa voiture sera sanctionné par un PV de 11€).
 
2. Cette mesure est inutile
 
Pourquoi obliger les millions de personnes qui ne boivent pas ou qui ne prennent jamais le volant en ayant bu plus de deux verres, à acheter un éthylotest ?
 
3. Cette mesure est inefficace du point de vue de la sécurité
 
L'éthylotest est le moyen de vérifier si on est ou non sous la limite autorisée et donc de vérifier si on risque éventuellement de perdre ses points si on prend le volant en étant juste au-dessus. Rien à voir avec le fait d'être ou non en état de conduire. Rien à voir avec la sécurité.
A contrario, les statistiques montrent que seuls 3% des Français conduisent en étant au dessus du taux d'alcool autorisé et surtout que 80 % des accidents mortels impliquant l'alcool ont lieu avec des taux d'alcoolémie supérieurs à 1,2 gramme – et sans doute très supérieurs. Quand on a bu 10 verres, inutile d'avoir un éthylotest pour savoir qu'on a trop bu pour conduire !
 
Enfin, nous avons rappelé à la Commission que nos voisins britanniques ont réussi à diviser par quatre le nombre de morts liés à l'alcool au volant, fléau indéniable. Ont-ils rendu les éthylotests obligatoires ? Non, ils ont simplement responsabilisé les gens par des campagnes de prévention et par des initiatives intelligentes permettant aux gens d'éviter de prendre leur véhicule quand ils ont trop bu. Pourquoi ne pas s'en inspirer ?
 
Lors de cette audition, les membres de la Commission ont écouté ces arguments. Il leur appartient désormais de faire remonter ces informations pour guider les recommandations du Conseil, puis du Comité Interministériel de Sécurité routière et, enfin, du ministre de l'Intérieur.
A chacune de ces étapes, nous continuerons à nous faire entendre, à vous faire entendre.