Les petites et moyennes entreprises des services de l'automobile touchées de plein fouet par le coronavirus

Alors que la France est en confinement depuis bientôt six semaines, les graves conséquences économiques, pour la filière automobile, commencent à se dessiner. Le Conseil National des Professions de l’Automobile (CNPA) a réalisé une enquête auprès de 5000 entreprises de toutes tailles et les résultats sont alarmants.

Impossibilité pour la grande majorité de la population de se déplacer, commerces "non essentiels" fermés, projets d'achats reportés, toutes les conditions sont réunies, depuis la mi-mars, pour que les entreprises automobiles dédiées au service soient exsangues. Le coronavirus ajoute aux victimes humaines une situation de crise économique encore difficile à évaluer. Pourtant, le CNPA a voulu commencer à la mesurer, avec une édifiante enquête menée du 7 au 12 avril auprès de 5 000 sociétés de toutes tailles (sachant que cette branche regroupe 142 000 entreprises de proximité en France).

Les chiffres qui en résultent donnent le tournis : le domaine de la vente et du service après-vente enregistre de 65 à 80 % de recul d'activité. Pour les loueurs de courte durée, pourtant autorisés à continuer de travailler, ce pourcentage plonge à 95 % et pour les écoles de conduite, contraintes quant à elles de fermer, à 100 %.

Pour les seules stations-services implantées en zone rurale – on en compte 1 800 -, 77 % de leurs exploitants estiment que la distribution de carburant a dégringolé de 80 %. Parmi ces vendeurs, plus de la moitié, "impactés très fortement", estiment "probable le risque de faillite de leur entreprise sans un retour d'activité soutenue au 11 mai", précise le CNPA dans son communiqué de presse. D'ailleurs, 4 % d'entre eux annoncent qu'ils déposeront le bilan avant cette date. Ceux qui survivront s'apprêtent cependant à vivre des heures difficiles, avec un effet rebond sur leurs propres prestataires potentiels : 40 % déclarent en effet qu'ils reporteront des investissements prévus de longue date et 30 % les annulent complètement.

Autres conséquences, parmi les 5000 entreprises qui ont répondu au CNPA, 71 % vont avoir ou ont déjà eu recours au chômage partiel, 70 % font appel à leur banque pour les aider, 38 % ont fait appel au Fonds de solidarité… Côté assurances, le Covid-19 n'entrant pas dans la catégorie des risques couverts, la totalité des 27 % de ces sociétés ayant sollicité leur courtier ont été déboutées.

La Ligue de Défense des Conducteurs ne peut que rejoindre le CNPA, en appelant à un plan de relance de la filière automobile, en amont comme en aval… Car sans stations-services ou autres services de l'automobile, rapidement il n'y a plus de circulation. Les conducteurs, l'économie et la société en seraient impactés, à un moment où divers signaux témoignent que nous sommes nombreux à avoir l'intention de nous tourner vers l'automobile et où l'économie, qui interagit avec les déplacements, a besoin de redémarrer.

Du côté de notre association, nous attendons aussi un vrai engagement de l'Etat en faveur de la réfection des routes, autre facteur important pour le retour à la mobilité dans les meilleures conditions de sécurité possibles. Ces nombreux dossiers, vitaux, devraient convaincre le gouvernement que l'urgence, par exemple, n'est ni dans le maintien du 80 km/h, qui ralentit la France, ni dans le développement des radars…