Malgré la crise économique aggravée par l’épidémie de coronavirus, malgré les premiers sursauts d’une inflation qui enfle de mois en mois, aucun repos n’a été accordé aux conducteurs en 2021 !
Industrialisation de la répression routière à travers le contrôle automatisé, focalisation sur la vitesse en tant que facteur principal des accidents, communes, métropoles et départements bientôt habilités à installer et gérer des radars automatiques, discours moralisateur et culpabilisant qui stigmatise tous les conducteurs en les rendant responsables de nombreux maux… Les sujets de mobilisation sont restés nombreux l’an passé et la Ligue de Défense des Conducteurs ne baisse toujours pas les armes !
Ces dernières années, se sont ajoutés à nos sujets de prédilection les Zones à faibles émissions, l’hyper fiscalité automobile, ou encore la dégradation du réseau routier : notre association n’a jamais été aussi occupée. Mais au cœur de nos combats, figure la plus noble des missions : militer pour la mise en place d’une vraie politique de sécurité routière avec, au centre, le conducteur responsable.
La stratégie du tout répressif, qui ne date pas d’hier, continue à s’accélérer. Pourtant, jusqu’en 2003, les gouvernements successifs, qui s’étaient vraiment emparés du sujet en 1972 alors que la France avait atteint le triste record de 18 000 victimes de la route*, avaient adopté une politique sensée et très efficace. Campagnes de sensibilisation, répression ciblée et vraie lutte contre l'alcoolisme au volant en étaient les socles. Parallèlement, les véhicules avaient fait des progrès de géant en sécurité passive et active, le réseau routier est modernisé, la rapidité d'intervention et l'efficacité des secours d'urgence sur les lieux des accidents s'améliore… La mortalité routière ne cesse de reculer : moins de 10 000 en 1992, 8 000 en 2000, 6 000 en 2003. Des efforts restent évidemment à faire mais la courbe est vertueuse.
Pendant ces années-là, le problème se posait en des termes sains : comment épargner un maximum de vies pour un coût acceptable pour la collectivité ? La solution passait, certes, par la répression ciblée. Mais elle reposait avant tout sur la responsabilisation des conducteurs, sur la prévention et l'éducation routière. Expliquer aux automobilistes les risques encourus, leur apprendre à cohabiter avec tous les usagers de la route et, bien sûr, sanctionner ceux qui ne respectaient pas ces règles du "vivre ensemble" sur la route.
Ces valeurs se sont totalement inversées depuis quelques années et en particulier depuis fin 2003, où les premiers radars automatiques ont été installés.
Sous couvert de lutte pour l'amélioration de la sécurité routière, l'État trouve dans ces radars automatiques une manne inespérée et plonge d'ailleurs généreusement dans la cagnotte pour son propre désendettement, le détournant de plus en plus de son objectif initial. En dix-sept ans, depuis 2004, première année de recettes pleines (le premier radar ayant été installé fin 2003), les sanctions automatisées ont rapporté plus de 11 milliards d'euros (voir graphique ci-dessous) !