Des morts en plus sur les routes, mais des recettes en hausse pour la répression : quand l'Etat fait du profit plutôt que de sauver des vies

Les chiffres rendus publics ce lundi 23 janvier par le ministre de l’Intérieur devraient confirmer une nouvelle hausse de la mortalité routière en 2016 pour la troisième année consécutive, du jamais vu depuis 1972. Malgré cette nouvelle hausse qui démontre l’inefficacité d’une politique uniquement répressive, le gouvernement prévoit une nouvelle augmentation de 10 % des recettes liées à la répression routière pour 2017.

La Ligue de Défense des Conducteurs, qui déplore les mauvais chiffres de la mortalité routière qui s'annoncent pour 2016, a mené cette année encore l’enquête sur l’utilisation de l’argent issu de la répression routière. Malheureusement, malgré trois années successives de hausse de la mortalité routière, les budgets alloués à l’entretien des routes et à l’état du réseau sont en berne. « La politique répressive va rapporter 1,84 milliard d’euros à l’État cette année, et pourtant, les deux tiers de ces recettes sont affectées à des politiques publiques étrangères à la sécurité routière », s’indigne la Ligue de Défense des Conducteurs.

Le gouvernement accuse systématiquement les conducteurs de relâchement afin de plus facilement renforcer son racket et masquer ses propres défaillances.

Résultat : la multiplication de radars de plus en plus sophistiqués permet ainsi de financer des politiques publiques sans aucun lien avec l’amélioration des routes. Les usagers de la route participent ainsi au désendettement de l’État, financent les transports en commun ou les collectivités locales et alimentent le budget général de la République.

Face à des infrastructures de transport routier en mauvais état et au peu d’investissement dans la formation et la prévention, les conducteurs sont doublement victimes d’une politique de sécurité routière qui vise uniquement à faire du chiffre au détriment de la sécurité. « La mise en place d’itinéraires leurres et la privatisation des voitures-radars ne visent ainsi qu'à sanctionner encore plus massivement les conducteurs pour un ou deux km/h au dessus de la limite, au lieu de chercher à lutter contre les véritables comportements dangereux ».

Pourtant, les radars ont malheureusement fait la preuve de leur inefficacité. La baisse de la mortalité routière était plus importante avant l'implantation des premiers radars, avec une diminution de 346 morts par an en moyenne de 1991 à 2003, contre 222 en moyenne de 2003 à 2015. « L’entretien des routes est délaissé au profit des investissements dans les radars, qui rapportent chaque année des millions d'euros, sans améliorer les chiffres de la mortalité routière. Et si le gouvernement investissait plutôt pour l’entretien et l’amélioration du réseau routier ? », s’interroge la Ligue de Défense des Conducteurs.

En cette année électorale, la sécurité routière doit être au centre des programmes des candidats. Les radars ne sauvent pas de vie, une route bien entretenue si.

Pour accéder à l’enquête : cliquer ici

 

Contact :

Ligue de Défense des Conducteurs

01.43.95.40.20                                    

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http://www.liguedesconducteurs.org                                                                              

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