Du radar chantier au radar autonome, un nouveau jackpot sous couvert de « sécurité » !

Présenté en juillet 2015 par le ministre de l’Intérieur, le radar chantier est la nouvelle arme des autorités pour mieux harceler et piéger les conducteurs. Initialement présenté par le ministre comme « radar de chantier » pour mieux faire accepter ce nouveau radar, celui-ci a vite été rebaptisé « radar autonome », pour pouvoir être utilisé partout sur le reste du réseau, travaux ou pas. 

Dernier équipement dans l’arsenal répressif des pouvoirs publics, le radar chantier est une véritable machine à cash. Au départ, cette machine devait être installée sur les chantiers afin de protéger les agents qui travaillent sur les routes. Pourtant, derrière cet argument imparable, est vite apparue la volonté du gouvernement d’utiliser ces nouveaux radars où bon leur semble. Et pour cause : disséminés sur tous les axes routiers, les radars autonomes s’avèrent d’une efficacité redoutable pour augmenter les recettes fiscales de l’État.  

Capables de contrôler 7 500 véhicules par heure sur quatre voies dans les deux sens de la circulation, ces radars battent déjà tous les records : 4 500 flashs en 24 heures, trois conducteurs piégés à la minute ! Même les radars fixes traditionnels les plus « flasheurs » de 2014 font pâle figure à côté : ils ont flashé 465 fois par jour.

Si initialement il était censé protéger les chantiers et les personnels techniques, le radar autonome flashe aussi la nuit et le week-end, quand aucun travail n’est effectué. Et dorénavant, il peut donc être installé partout, même quand il n’y a strictement aucun chantier à l’horizon. Mobile et facilement déplaçable, 30 minutes suffisent pour qu’il soit opérationnel. Un cauchemar pour les automobilistes… Sur le périphérique toulousain, un usager a ainsi filmé le radar depuis un pont et calculé son rendement. La machine à flashé 54 fois en 3 petites minutes !

Jusqu’à 246 millions de flashs par an !

Début décembre 2015, le réseau routier ne comptait encore « que » 19 cabines autonomes. Mais l’objectif des autorités est de porter ce chiffre à 150 à la fin de l’année 2016, ce qui représenterait un potentiel de 246 millions de flashs chaque année !

D’un coût de 200 000 euros pièce, le radar autonome est beaucoup plus cher qu’un radar classique (70 000 euros) mais beaucoup plus efficace, et beaucoup plus rentable.

Car bien évidemment, ces engins sont placés sur des axes où la vitesse est temporairement ou définitivement abaissée afin d’encore mieux piéger les usagers de la route. Exemple : le radar reste actif la nuit sur une zone de travaux, où la vitesse reste, elle aussi, abaissée de 130 km/h à 50 km/h et ce en l’absence du moindre travail ou agent. Cette tactique reflète bien une volonté de piéger l’automobiliste !

Face à une mortalité routière en hausse, le gouvernement s’enferre toujours plus dans sa stratégie inefficacede radars de plus en sophistiqués et de plus en plus nombreux.

Pourtant, si les budgets alloués au réseau routier ne baissaient pas, si chaque cause d’accident mortel était identifiée pour lutter contre les causes réelles des accidents, les autorités auraient les clés pour une sécurité routière efficace, qui permette vraiment de faire diminuer le nombre de morts sur les routes.