La Ligue de Défense des Conducteurs s’invite aux commissions préfectorales sur la signalisation

Récit d’un décalage alarmant entre pouvoirs publics et conducteurs  
Il est 9h dans les locaux austères d’une préfecture de région parisienne. Nous sommes conviés à une consultation des « acteurs » de la route sur les incohérences en matière de limitations de vitesse faisant suite à une circulaire gouvernementale. Autour de la table, une poignée de fonctionnaires et de représentants des forces de l’ordre, qui ne s’attendaient manifestement pas à nous voir participer. Après 20 minutes d’autocongratulation, ils s’apprêtent même à plier bagage alors qu’à aucun moment il n’a été question de l’opinion des conducteurs, pourtant les plus concernés par cette réunion. C’est là que nous intervenons, pour mettre fin à cette petite cuisine interne du plus mauvais effet : « Ne devriez-vous pas revenir aux grands principes du code de la route et ne plus avoir constamment recours à une diminution généralisée des vitesses au nom du sacrosaint principe de précaution?». La question met mal à l’aise les hommes en uniforme qui nous entourent car le tableau n’est pas si idyllique qu’ils voudraient nous le faire croire.
 
Pour recoller un tant soit peu avec la thématique du jour, un représentant des forces de l’ordre s’interroge sur un tronçon spécifique où la limitation est à 50 km/h : « Si nous posions des radars sur ce tronçon, c’est 100% des conducteurs qui seraient verbalisés ». Nous posons immédiatement la question de la pertinence de cette limitation : si personne ne la respecte, c’est probablement parce qu’elle n’est pas respectable !  « Nous sommes  là pour réprimer, pas pour préconiser des limitations de vitesse » nous rétorque-t-on ! La répression est donc prioritaire sur la mission de sécurité de la Police Nationale, nous le savions déjà mais l’entendre directement de la bouche d’un haut fonctionnaire fait froid dans le dos.
 
« Il ne faut pas se leurrer, si les conducteurs se font flasher, c’est qu’ils ne sont pas attentifs » annonce, narquois, le représentant du Préfet, juste après s’être targué d’être un conducteur irréprochable n’ayant jamais perdu le moindre point. Une conclusion peut-être rassurante pour lui mais qui stigmatise une fois de plus les conducteurs. La réunion aura finalement duré deux heures et nous a confirmé le décalage incroyable entre des institutions technocratiques ultra-répressives et la réalité quotidienne de millions de conducteurs, premières victimes de l’aveuglement étatique.  Pour réduire ce fossé qui se creuse chaque jour un peu plus entre gouvernants et citoyens, nous devons rester mobilisés et lutter pour que le bon sens et la logique prennent enfin le pas sur l’absurdité répressive.