Les exclus du plan anti-pollution de Paris

La Mairie de Paris a perdu la tête ! Elle a décidé de bouleverser la vie des conducteurs les plus fragiles dans le seul but d'améliorer la qualité de vie de quelques privilégiés. Instauration d'une barrière de péage, interdiction des véhicules les plus anciens, abaissement des vitesses autorisées, tout un programme pour venir pourrir la vie de centaines de milliers de conducteurs. Le pire, c'est que son plan insensé n'aura aucun effet sur la qualité de l'air comme le démontrent plusieurs études. Mais ça, elle ne veut pas l'entendre !
 
Lors de la présentation de son plan anti-pollution au Conseil de Paris du 12 novembre dernier, Bertrand Delanoë a eu l'art de la rhétorique. Il a ainsi exprimé une compassion calculée envers « les populations victimes de la lutte contre la pollution»… avant de leur planter un poignard dans le dos. Baisse des limitations de vitesse, instauration d'un péage urbain autour de l'A86 et création d'une zone ZAPA vont mettre à la porte de Paris et de sa proche banlieue des centaines de milliers de véhicules.
 
Ce que la Mairie de Paris a tendance à oublier, c'est qu'il y a des personnes pour qui leur voiture est vitale. Car oui, trimbaler trois enfants dans les transports en commun, ce n'est pas évident ; avoir un véhicule pour aider les personnes à mobilité réduite à se déplacer, c'est essentiel ; et ne parlons même pas des métiers qui exigent un véhicule. Bref, tout ça, c'est la vie en ville! 
 
Ces personnes vont devoir totalement changer leur mode de vie, sans que la Mairie de Paris ne leur laisse le choix. Que vont faire les 1,8 millions de retraités d'Ile-de-France qui utilisent majoritairement leur voiture pour se déplacer ? La voiture est pour eux un symbole de leur liberté de faire ce qu'ils veulent après quarante années de labeur. 
 
Et quid des habitants vivant dans la grande couronne d'Ile-de-France et qui vont devoir payer le péage pour se rendre à leur travail ou à l'école de leurs enfants ? Beaucoup d'endroits comme Gonesse sont très mal desservis par les transports en commun. Le pire, c'est que même les Parisiens et les proches banlieusards vont être touchés ! Car si vous sortez de la zone protégée, pour y rentrer, vous devrez payer !
 
Peut-on demander à ces gens de modifier radicalement leur mode de vie pour un plan qui n'aura aucun effet concret sur le bruit et la pollution ? Car oui, ce plan est un vaste écran de fumée ! Ainsi, la baisse des limitations de vitesse aura « un impact très très faible sur les émissions de CO2 et de particules » selon une étude de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la Maîtrise de l'Energie). 
 
Quant au bruit, Bruitparif explique « qu'une baisse de 10 km/h correspond à une diminution de seulement un décibel. Or, pour que la sensation auditive soit divisée par deux, il faudrait que cette diminution soit de dix décibels ». En outre, une expérience de création d'un péage urbain à Stockholm a montré que l'investissement coûtait plus qu'il ne rapportait. 
 
Il serait peut être temps que les dirigeants politiques comprennent que le débat ne se situe pas entre les méchants conducteurs pollueurs et les gentils défenseurs de la santé des concitoyens. Les conducteurs aimeraient juste une chose : qu'on leur fiche la paix !