Sécurité routière : des mesures liberticides à l’impact quasi nul

Le gouvernement réduit les libertés, pour un impact quasi nul sur la mortalité routière. Exemple du port du casque désormais obligatoire pour les cyclistes de moins de 12 ans.

Fini pour nos gamins la liberté et le plaisir de faire du vélo, cheveux au vent, sur des chemins tranquilles de campagne. Ils seront désormais dans l'illégalité. Diantre!

Y a-t-il donc là un enjeu majeur pour la sécurité routière ? En 2014, on a déploré…  16 morts à vélo de moins de 15 ans. On ignore d'ailleurs combien avaient moins de 12 ans.

Peut-on au moins en attendre une efficacité certaine ? Pas davantage.

En Suède, Slovénie ou Nouvelle-Zélande, pays ayant rendu le port du casque obligatoire, son utilisation n’a pas fait varier les chiffres de l’accidentalité de manière significative. Une étude menée en Angleterre a montré que, paradoxalement, le casque rend les cyclistes plus vulnérables car les conducteurs feraient moins attention aux cyclistes portant un casque et les frôleraient plus facilement. D'ailleurs, la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) se montre dubitative sur l'efficacité de cette nouvelle obligation qu'elle qualifie "d'arbitraire".

On est encore plus surpris par cette nouvelle obligation s'appliquant aux enfants, quand on sait que ce sont les plus de 65 ans qui représentent près d'un cycliste tué sur deux (43 %). 

C'est tout simplement que c'est une mesure facile à faire passer. Même si certains parents peuvent s'en agacer, beaucoup y verront un élément de sécurité : "on est jamais trop prudent"… Et qui osera vraiment s'offusquer d'une mesure (fut-elle mineure) présentée comme une protection des plus faibles, les enfants ?

Et c'est ainsi que l'Etat vient de poser la première pierre de la future obligation généralisée du port du casque à vélo.

Les nouvelles générations seront conditionnées dès le plus jeune âge, elles finiront même par ignorer qu'un jour on a pu faire du vélo sans casque. Il sera facile de le leur imposer même à l'âge adulte. Et si certains rechignent, quelques campagnes de répression bien ciblée, avec PV à la clé, auront vite fait de les faire rentrer dans le rang.

Mesure après mesure, les pouvoirs publics conditionnent les citoyens à accepter une foule de restrictions. L'usager, le conducteur est déclaré inapte à adapter son comportement aux circonstances, à adapter le degré de protection aux risques encourus. On le prive de son libre arbitre ; on le déresponsabilise.

Si le gouvernement cherche vraiment à faire passer sous la barre des 2000 le nombre de morts sur les routes françaises, c'est l'exact contraire qu'il faut faire.

C'est la raison pour laquelle la Ligue de Défense des Conducteurs appelle à une refondation totale de la sécurité routière