Voitures sans conducteur, caméras embarquées : attention aux dérives !

Si les aides à la conduite, voire les voitures sans conducteur, semblent au premier abord constituer un progrès pour la sécurité, elles ne sont pas pour autant infaillibles, et peuvent aussi contribuer à "fliquer" le conducteur, voire même constituer des cibles faciles, avec une prise de contrôle à distance, pour des attaques terroristes.

La "Google Car" fait partie de la première génération des voitures sans conducteur. cc Mariordo

Régulateur et limiteur de vitesse : somnolence et baisse de vigilance

La Ligue de Défense des Conducteurs ne cesse de le répéter depuis des années : pour la sécurité de tous sur la route, rien ne remplace un conducteur vigilant et responsable.

Or, une étude publiée en 2013 par la Fondation Vinci Autoroutes  vient remettre en question les arguments des anti-vitesse, ceux qui prônent l’usage systématique voire obligatoire des régulateurs et/ou limiteurs de vitesse dans les véhicules.

Cette étude, menée  par l’Université de Strasbourg, démontre clairement les dangers de ces appareils. Lors de leur utilisation, les conducteurs s'insèrent moins bien dans la circulation. Ils mettent plus longtemps à dépasser un autre véhicule, et respectent également moins bien les distances de sécurité vis-à-vis des véhicules dépassés. Leur trajectoire dévie 25 % fois plus que celle des conducteurs classiques. Plus grave encore, le temps de réaction s'allonge considérablement avec l'usage d'un régulateur ou d'un limiteur ( + 1 seconde, soit une distance de freinage de 40 mètres supplémentaires à 130 km/h !)

L'utilisation de ce type d'appareils augmente aussi les épisodes de somnolence du conducteur :
+ 25 % après une heure de conduite !

La preuve qu'une machine ne remplacera jamais un conducteur attentif et concentré sur sa
route !

Caméras embarquées : gare à l’effet "Big Brother" !

Autre "gadget" en plein développement : les caméras embarquées dans les voitures.  Conçues au départ pour permettre aux conducteurs de prouver leur bonne foi  en cas d'accident, il y en aurait aujourd'hui environ 370 000 en France contre 28 000 il y a trois ans. Certaines compagnies d'assurance proposent d'ailleurs désormais des "ristournes" aux clients qui acceptent de s'en équiper, et le spécialiste des avertisseurs de radars Coyote s'est aussi lancé sur ce créneau fin 2014 avec son propre modèle de caméra, en nouant des partenariats avec deux compagnies d'assurance.

Derrière cette tendance en plein développement se cache un réel danger : celui de voir les caméras embarquées devenir obligatoires dans tous les véhicules… et servir au flicage des conducteurs ! En utilisant, évidemment, la justification de la sécurité routière…

En encourageant le développement de ce type d'appareils – comme le font pourtant certaines associations censées défendre les intérêts des conducteurs ! -, on ouvre en fait à la voie à l'installation dans les voitures de véritables "mouchards" destinés à surveiller en permanence les moindres faits et gestes des conducteurs… et à les sanctionner !

D'autant que le gouvernement a ressorti  des tiroirs au mois de janvier son vieux projet de "boîtes noires", appelées "enregistreurs de données de la route, EDR"), et a annoncé qu'il allait participer au projet européen visant à équiper massivement les voitures de ce type d'appareils.

De quoi surveiller en permanence l'ensemble des conducteurs et enregistrer les données de leurs moindres et faits et gestes, avec, comme prochaine étape, une répression automatisée directement intégrée au véhicule.

C'est un vrai cauchemar digne des films d'anticipation les plus pessimistes qui nous attend si nous ne nous opposons pas dès aujourd'hui à ce projet !

La Ligue de Défense des Conducteurs est donc en veille active sur le sujet, et se tient prête à lancer une grande mobilisation.

Voitures sans conducteur : pas si infaillible que ça !

Au-delà de la multiplication des appareils connectés en voiture (régulateurs couplés au GPS, caméras embarquées…), les essais de voitures sans conducteur se multiplient, et intéressent aussi bien les constructeurs que les pouvoirs publics.

Mais alors que ces voitures sans conducteur sont volontiers présentées comme la promesse d'un futur libéré des accidents de la route, certaines études viennent sérieusement écorner l'image de ces véhicules.

Une étude de l'université du Michigan, aux Etats-Unis, a ainsi récemment permis de mettre en évidence les défaillances des voitures sans conducteur.

Celles-ci se montrent ainsi incapables de s'adapter à des situations telles qu'un arbre ou un poteau tombé sur la chaussée ou une inondation, ou encore un piéton en état d'ébriété…et donc aux réactions imprévisibles ! Elles sont également incapables de fonctionner par forte pluie, neige ou brouillard.

Sera-t-on a alors bientôt condamnés à se terrer chez nous à la moindre averse, pour cause de véhicule défaillant ?

Voiture connectée = voiture piratée : un scénario très inquiétant

Mais il y a plus inquiétant encore : ces voitures sans conducteur, et plus largement parlant, l'ensemble des voitures "connectées", s'avèrent très vulnérables face à des attaques de "hackers", et deviennent alors de vrais "jouets télécommandés" à la merci de n'importe quel groupuscule mal intentionné…

Ce constat inquiétant a été mis en lumière il y a quelques jours par le sénateur américain Edward J. Markey, qui s'appuie sur une étude de 2013 menée par le programme de défense de l'armée américaine.

Les deux chercheurs auteurs de l'étude ont montré qu'il était possible, et même plutôt facile, de se brancher sur un véhicule connecté via un ordinateur, et de lui envoyer ensuite toutes sortes de commandes à distance : brusque accélération ou freinage, virage, déclenchement du klaxon, ou même modification de l'affichage de la jauge à essence. Parmi les voitures testées, de toutes marques et de tous modèles, près de 100 % se sont montrées vulnérables à ce type de piratage !

Armé d'un simple ordinateur, voire d'un smartphone, un groupuscule ou une personne isolée peut ainsi aujourd'hui facilement prendre le contrôle d'un ou plusieurs véhicules, et provoquer les pires catastrophes.

De quoi faire frémir en ces temps où la menace terroriste pèse sur l'ensemble des pays occidentaux, à commencer par la France…

De quoi aussi interroger les pouvoirs publics, qui continuent de mettre en danger notre vie à tous en encourageant toujours plus la connectivité dans les voitures, alors que celle-ci peut se révéler néfaste et dangereuse.