En mai 2022, la Ligue de Défense des Conducteurs a organisé, auprès de ses sympathisants, un référendum sur les voitures-radars privatisées. Nous vous adressons un grand merci pour votre participation à cette consultation. Voici un florilège des questions qui ont retenu votre attention.
Près de 500 000 flashs en 2021 ! Voilà, selon Radars-auto, le résultat de la circulation de chauffeurs privés dans des véhicules munis d’un radar l’an dernier. C’est dire si la Ligue de Défense des Conducteurs a raison de vous alerter régulièrement sur les effets de cette privatisation des radars embarqués, qui a commencé en 2018.
Pour comprendre ce chiffre impressionnant, Il faut rappeler que des entreprises privées chargent désormais leurs employés d’effectuer des tournées dans des véhicules banalisés qui ressemblent à tant d’autres, au milieu du trafic. Il peut s’agir de Dacia Sandero, par exemple. De nouveaux modèles de ces radars sur roues viennent d’ailleurs d’être mis en service. Il s’agit des plus récentes générations de Volkswagen Golf et Passat en version berline, de Peugeot 308 break et de Ford Focus SW, comme le rapporte Turbo.
C’est ce qui vous a le plus choqués quand vous avez répondu à notre questionnaire à ce sujet, au printemps dernier. Comme un cri du cœur : à la question no 8 qui vous demandait votre avis sur le fait « qu’on paye des chauffeurs privés pour circuler toute la journée avec des radars planqués dans des voitures de Monsieur Tout le monde », vous êtes 99 % à nous avoir écrit que vous ne trouviez pas cela acceptable.
Cette réaction est d’autant plus spontanée qu’un quart d’entre vous ne sait pas encore précisément ce que sont ces machines confiées à des entreprises (question no 1). En un mot, ce sont des véhicules dans lesquels le chauffeur ne fait que conduire, pendant qu’un système automatisé repère et sanctionne les dépassements de vitesse autour de lui. De plus, vous êtes environ deux tiers à ne pas connaître le nombre de ces radars embarqués que promènent des salariés du privé (question no 2). Autant vous dire tout de suite que ce nombre est en hausse : alors que les voitures radars privatisées étaient 40 en 2020, elles étaient déjà 150 fin 2021, avec un objectif de 400 en 2022.
Or en 2021, 7,5 % des 6 650 000 véhicules contrôlés par ces voitures radars privatisées étaient en infraction… Au vu de cette rentabilité en matière de PV, vous êtes persuadés, comme nous, que l’État en lâchera de plus en plus sur les routes (question no 3). Bien vu : l’an dernier, la privatisation a ainsi gagné 20 nouveaux départements.
Cependant vous êtes très optimistes en pensant, à 81 %, que l’argent des radars va principalement à l’entretien et à l’aménagement des routes (question no 4). C’est oublier notamment que les entreprises qui fournissent, entretiennent et font rouler les radars ont reçu plus de 1,6 milliard d’euros de fonds publics sur cinq ans (question no 6). Vous êtes donc 9 sur 10 à être choqués de la dégradation grandissante des routes, alors que les infrastructures sont impliquées dans 26 % des accidents mortels (question no 5, pourcentage depuis réévalué par l’ONISR et passé à 30 %).
Face à toutes ces informations déroutantes, votre conclusion quasi-unanime (à 97 %) est qu’il faudrait revenir à un principe simple : prévenir et sanctionner les comportements réellement dangereux, au lieu de traquer le moindre écart par rapport aux limitations de vitesse (question no 7). Et au grand complet, vous pensez tous, chers amis conducteurs, que cette refondation de la sécurité routière passera par l’implication vaillante des citoyens (question no 9). Nous ne saurions mieux dire.
Résultats établis à partir de l’analyse d’un échantillon de 200 réponses parmi les retours du questionnaire papier « Référendum sur les voitures-radars privatisées » adressé en mai 2022 par la Ligue de Défense des Conducteurs à ses sympathisants.
Résultats détaillés du questionnaire
Question 1 :
Avant de recevoir ce courrier, saviez-vous en quoi consistent précisément les voitures-radars privatisées : des chauffeurs roulant pendant 6 heures, tous les jours, près de chez vous, dans des voitures ordinaires équipées de radars indétectables, pour vous flasher quand vous les croiserez, quand vous les doublerez ?
Oui : 75 %
Non : 25 %
Question 2 :
Saviez-vous que le gouvernement a d’ores et déjà décidé de multiplier par 10 le nombre de ces voitures-radars privatisées, de 40 fin 2020 à 400 en 2022 ?
Oui : 29,5 %
Non : 70,5 %
Question 3 :
Sachant que chacun de ces nouveaux radars invisibles rapporte entre 356 000 et 626 000 euros par an, pensez-vous que l’État en lâchera de plus en plus sur les routes ?
Oui : 85 %
Non : 15 %
Question 4 :
Étiez-vous au courant que 8 % seulement de l’argent ponctionné par les radars vont à l’entretien et à l’aménagement des routes ?
Oui : 19 %
Non : 81 %
Question 5 :
Trouvez-vous choquant que les pouvoirs publics laissent les routes se dégrader (la France est passée, en quelques années, de la 1ère à la 18ème place sur ce plan) quand les infrastructures sont impliquées dans 26 % des accidents mortels ?
Oui : 89 %
Non : 11 %
Question 6 :
Étiez-vous au courant que BIG RADARS, ces grandes entreprises qui fournissent, entretiennent et font rouler les radars ont capté plus d’1,6 milliard d’euros de fonds publics sur cinq ans ?
Oui : 10 %
Non : 90 %
Question 7 :
Êtes-vous favorable à l’inscription dans un texte de loi, du retour au principe initial de la sécurité routière, qui consiste à prévenir et sanctionner les comportements réellement dangereux, et non pas à traquer le moindre écart par rapport aux limitations de vitesse ?
Oui : 97 %
Non : 3 %
Question 8 :
Est-il acceptable qu’on paye des chauffeurs privés pour circuler toute la journée avec des radars planqués dans des voitures de Monsieur Tout le monde, pour faire du chiffre et verbaliser à la chaîne les honnêtes citoyens ?
Oui : 1 %
Non : 99 %
Question 9 :
Réalisez-vous que le seul moyen de stopper cette dérive liberticide, c’est d’organiser une résistance phénoménale des citoyens ?
Oui : 100 %
Non : 0 %