Pollution : la voiture a bon dos !

Alors qu'en matière de pollution atmosphérique, on accuse la voiture de tous les maux, on oublie souvent  de citer d'autres facteurs lourds d'émissions de particules fines… à commencer par un mode de transport pourtant réputé "écolo" : le métro !

Crédit Créative Commons Dalbera

L’interdiction du diesel à Paris : une mesure injuste et économiquement dangeureuse

Bannir les voitures diesel de Paris : voilà la dernière invention de la ville de Paris, bien décidée à chasser les conducteurs de la capitale. A commencer par les plus modestes d'entre eux, qui n'ont pas les moyens de changer de voiture pour un modèle plus "propre". Mais la mesure risque aussi de peser lourdement sur l'activité économique de la capitale, et pour cause : d'après Jérôme Dubus, délégué général du Medef Ile-de-France, « 90 % de la flotte des entreprises est au diesel ».

Injuste et potentiellement lourde de conséquences économiques, la mesure est de plus essentiellement démagogique : en effet, la circulation automobile est loin d’être la seule responsable des émissions de particules fines, principales responsables de la pollution atmosphérique.

Les quais du métro, 4 fois plus pollués que le périph

Alors que la circulation routière, et tout particulièrement sur le boulevard périphérique est systématiquement incriminée en matière de pollution, et alors que ceux qui accusent la voiture de tous les maux sont les premiers à vanter les mérites des transports en commun, les données de l’Observatoire régional de la santé et d’AirParif, l’organisme chargé de surveiller la qualité de l’air en Ile-de-France, montrent que le réseau du métro parisien émet en moyenne trois à quatre fois plus de particules fines que le périph !

En 2010, la concentration moyenne en particules fines était ainsi de 52 microgrammes par mètre cube d’air à proximité du périphérique. Pour comparaison, la concentration de ces particules peut dépasser 300 microgrammes/m3 sur les quais du métro, et jusqu’à 500 microgramme/m3 sur le quai du RER.

Des émissions qui s’expliquent principalement par le système de freinage des rames, mais aussi par la mauvaise ventilation des stations.

Les dernières mesures hebdomadaires réalisées au sein du métro parisien, pour la semaine du 1er au 7 décembre (mesures réalisées chaque semaine au sein de deux stations de métro et d’une gare RER) montrent ainsi que la concentration  en particules fines est en permanence supérieure à 100 microgrammes/m3  à la station Châtelet, de 6h à minuit, et qu’elle dépasse fréquemment 200 microgrammes/m3, avec un record (hors travaux) )à 333 microgrammes/m3 en 4 décembre entre 10h et 11h.

Quant à la station Auber, sur le RER A, la concentration en particules fines y est encore plus élevé, avec par exemple une pointe à 518 microgrammes/m3 d’air le 1er décembre, entre 18h et 19h.

Le seuil d’alerte en permanence dépassé dans le métro

Un taux dix fois plus élevé que la norme fixée (pour l’air extérieur) par l’Organisation mondiale de la Santé ! Cette concentration est aussi plus de six fois supérieure au seuil d’alerte pour l’Ile-de-France, qui est de 80 microgrammes/m3

Faudrait-il dans ce cas-là, comme on le faire pour les voitures, n’autoriser la circulation que d’un métro sur deux ?

Sachant qu’un usager passe en moyenne deux heures par jour dans le métro, et qu’ils sont en moyenne plus de 4,13 millions chaque jour à emprunter les lignes de la RATP, ces mesures ont de quoi interpeller… et sérieusement remettre en question le dogme anti-voitures devenu sport national de la ville de Paris.