Hausse de la mortalité en août : la dégradation des radars en cause, vraiment ?

La rengaine du "prêt-à-penser" du gouvernement est décidément toujours la même : mortalité en baisse ? C'est grâce au 80 km/h ! Et quand la mortalité connaît une forte hausse, comme celle du mois d'août ? La faute à la dégradation des radars, bien sûr ! Vraiment ?

On peut s'étonner – ou désespérer, au choix – de l'éternelle mauvaise foi de l'équipe de communication du gouvernement, dès qu'il s'agit d'interpréter les chiffres de la mortalité routière.

C'est bien simple : qu'ils soient à la hausse ou à la baisse, ces chiffres viennent, comme par hasard, toujours conforter leur politique de répression par les radars !

Lorsque la mortalité routière était en baisse, en décembre dernier, le gouvernement s'est ainsi empressé d'invoquer l'abaissement de la vitesse à 80 km/h... alors qu'à ce moment là, de l'aveu-même du ministre de l'Intérieur, 75 % des radars étaient hors-service !

Et maintenant que la mortalité routière accuse une forte hausse, de 17,9 % en août, voilà le Délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe qui se précipite pour mettre ce piètre résultat sur le compte de... la dégradation des radars !

Ces gens là n'ont décidément pas peur de la contradiction : le 9 juillet dernier, le ministre Castaner clamait en effet haut et fort lors d'une conférence de presse que « beaucoup de radars ont été remis en état de fonctionnement » et que « l'essentiel des radars sur les routes principales pratiquées dans l’axe de mobilité des vacances sont opérationnels ». Il faudrait savoir...

Plutôt que de s'aventurer dans d'hasardeux commentaires sur l'évolution des chiffres de la mortalité routière, qui, on le sait, ne signifient pas grand-chose à chaud et sans la moindre analyse sérieuse des causes réelles des accidents - ce que le gouvernement se refuse toujours à remettre en œuvre, malgré une demande répétée de notre association -  la Ligue de Défense des Conducteurs se contentera de souligner qu'encore une fois, ces baisses et hausses de la mortalité routière n'illustrent, qu'une fois de plus, l'absence de lien mathématique et systématique entre vitesse et mortalité, et de facto entre l'évolution de la mortalité routière et la présence ou non de radars ...