Périphérique parisien : le projet cauchemardesque d’Anne Hidalgo…

Les élus parisiens veulent remplacer le périphérique parisien par des fermes pour bobos : vitesse abaissée à 50 km/h, réduction du nombre de voies, fermetures temporaires, végétalisation en lieu et place de voies de circulation… Pourtant les conclusions de la première baisse de vitesse du périphérique en 2014 ou les conséquences désastreuses des baisses de vitesse de la rocade de Rennes en 2015 auraient dû vacciner les technocrates contre ce genre d’idées folles ! La Ligue de Défense des Conducteurs vous explique…

 

 

 

Comme programme d’un parti autophobe, on n’aurait pas fait mieux ! Des élus parisiens de tous bords plébiscitent un rapport anti-voiture qui présente une quarantaine de manières de tuer le périphérique parisien. Entre limitation de vitesse à 50 km/h et suppression de certaines voies de circulation au profit d’une végétalisation à tout va, les élus autophobes de la ville de Paris cherchent à transformer le périphérique en espace rural pour bobos…

Le 28 mai dernier, sous l’impulsion d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, la Mission d’information et d’évaluation (MIE) publiait un rapport présentant 34 préconisations censées incarner l’avenir du périphérique parisien, qui n’est pas réjouissant si l’on se fie à ce rapport1

Cet axe majeur de circulation, inauguré en 1973, était vu par ses concepteurs comme un moyen de protéger la ville d’une circulation excessive. Le « périph » permet de rallier des destinations diamétralement opposées sans passer par le centre de Paris, réduisant ainsi le risque de paralysie des rues centrales. Sans lui, l’électricien de Pantin qui doit intervenir dans le XVIème arrondissement devrait traverser tout Paris : son trajet serait légèrement plus court (12,2 km contre 14,5 km) mais deux fois plus lent (59 minutes contre 31 minutes)2 ! De plus, son parcours serait parsemé de feux rouges et autres embouteillages, sources de pollutions et de perte de temps supplémentaire…

Or, en choisissant d’appliquer les préconisations du fameux rapport MIE, Anne Hidalgo et les autres élus anti-voiture risquent d’altérer les fonctions premières de cet anneau de 35 km de long et ainsi impacter les 1,2 million de conducteurs qui l’empruntent. Car ce rapport, résultat de 5 mois de travail de la part d’élus de tous bords,  préconise notamment d’y abaisser la vitesse à 50 km/h, de réduire le nombre de voies de circulation de 5 à 3, incluant des voies réservées ; et tout cela sous prétexte de lutte contre la pollution bien sûr… Au rayon des absurdités, on remarquera aussi que le rapport propose de fermer temporairement cette rocade pour y organiser des week-ends « Périph’ sans voitures » et des fêtes. C’est bien connu, pour les élus parisiens, tout le monde rêve de pouvoir faire la fête sur un périphérique !

Ce projet est d’autant plus absurde que des exemples d’abaissement de la vitesse maximale autorisée sur des rocades, existent. Et ils ne sont pas très flatteurs…

 

Le bilan très moyen de la première baisse de la vitesse sur le périphérique parisien…

En 2014, les élus de Paris avaient déjà abaissé la vitesse du périphérique parisien de 80 km/h à 70 km/h sous prétexte d’amélioration de la sécurité routière et de réduction de la pollution atmosphérique et sonore. Les conclusions ?

Aucune réduction du nombre de morts sur le périphérique : la moyenne de morts sur le périphérique a même augmenté de 24 %, passant de 2,8 morts (entre 2006 et 2013) à 3,4 morts depuis 20143. Or le nombre de véhicules circulant sur l’anneau n’a fait que baisser (-5% entre 2017 et 2018). Le bilan est donc tout simplement contreproductif en matière de sécurité routière !

Et concernant la réduction de la pollution ? Pas mieux, aucune étude pour connaître le résultat de la mesure sur la pollution atmosphérique n’a été rendue publique : silence radio total ! Pourquoi ? Le bilan ne serait-il pas aussi convaincant qu’espéré ? De même pour la pollution sonore : selon Bruitparif, le niveau sonore n’a été réduit que de 0,6 décibels depuis le passage à 70 km/h, imperceptible pour l’oreille humaine…

Le bilan de cette première tentative d’abaissement de la vitesse maximale autorisée sur la ceinture autoroutière la plus célèbre de France n’est donc pas loin d’être un réel échec. Selon une courbe de l’ADEME4 (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) à 50 km/h les véhicules polluent davantage qu’à 70 km/h. Dès lors, il n’est pas difficile de comprendre qu’avec la baisse de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique, la pollution ne serait pas réduite !

 

La marche arrière de la rocade de Rennes

Dans cet exemple aussi, c’est la mairie qui décida d’abaisser de 20 km/h la vitesse de la rocade entourant Rennes, le 1er octobre 2015. Toujours sous prétexte de lutte contre la pollution… Et toujours les mêmes conclusions ! Une fois la rocade de Rennes passée à 70 km/h, la qualité de l’air, les conditions de circulation et l’accidentalité ne se sont pas améliorées... À tel point que la métropole rennaise a décidé de faire marche arrière et la rocade est de nouveau limitée à 90 km/h :

« Sur les portions à 70 km/h, les résultats ne portaient pas les mêmes conclusions. Une pollution enregistrée plus importante, un trafic moins fluide avec plus de zones de saturation et de congestion, plus d'accidents et un gain sonore imperceptible. […] L'expérimentation n'a pas été pérennisée ».5

Les élus parisiens devraient peut être considérer l’exemple de la métropole rennaise pour éviter de gaspiller l’argent des contribuables et de nuire aux conducteurs !

 

Dans tous les cas, un seul vainqueur : le radar !

Pour la première baisse de la vitesse du périphérique parisien comme pour l’exemple de la rocade de Rennes, ni la sécurité routière, ni la pollution n’ont bénéficié d’améliorations visibles… Mais ce qui est sûr en revanche, c’est que les radars ont piégé les conducteurs en masse !

Ainsi, les trois radars disposés le long de la rocade de Rennes ont connu des records de flashs pendant la baisse de limitation de vitesse de cet axe. Pareil pour le périphérique parisien : entre 2013 et 2014, le nombre de flashs est passé de 138 138 à 461 596, soit une augmentation phénoménale de 234 % !

La recette est donc systématiquement la même : les élus baissent la vitesse en trouvant un prétexte, augmentent le nombre de radars, soit disant pour la faire respecter, et ce sont les conducteurs qui se font piéger… Cette recette fonctionne bien pour remplir les caisses de l’État, moins pour améliorer la sécurité routière ou réduire la pollution !

Étant donné qu’en 2017, le nombre de flashs avait baissé sur le périphérique parisien, il est légitime de se demander si le but de la réduction de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique parisien n’est pas plutôt de redonner du travail aux radars.

 

Au regard des conclusions de l’expérience rennaise et de la première baisse de la vitesse sur le périphérique parisien, les élus parisiens sont une nouvelle fois à contre-courant. Et tout cela pour satisfaire la bobo-attitude des élus parisiens, en excluant les conducteurs qui empruntent le plus le périphérique : les habitants de la banlieue (qui concentrent 95 % des déplacements sur cet axe).

L’ensemble des propositions du rapport seront présentées le 11 juin prochain au Conseil de Paris. C’est pour s’opposer à ce projet cauchemardesque et défendre les centaines de milliers de conducteurs qui doivent impérativement emprunter le périphérique parisien pour aller travailler que la Ligue de Défense des Conducteurs a lancé la pétition « Non au périph' à 50km/h ».

 

1 Rapport de la Mission d’information et d’évaluation (MIE), 05-2019

2 Itinéraire GoogleMaps entre Pantin et métro La Muette, 04-06-2019

3 Caradisiac, Périphérique : vitesse abaissée, radars en force… et alors ?, 21-02-2019

4 ADEME, étude : Impacts des limitations de vitesse sur la qualité de l’air, le climat, l’énergie et le bruit, 02-2014

5 La Dépêche, Après le test, Rennes fait marche arrière, 14-05-2019