Suppression des feux tricolores : les préceptes prônés par la Ligue de Défense des Conducteurs pour fluidifier le trafic et renforcer la sécurité enfin mis en œuvre

La ville de Paris vient de décider d’expérimenter en 2018, dans certaines zones de la capitale, la fin des feux tricolores. D’autres villes telles que Bordeaux, Lyon, ou encore Philadelphie suivent elles aussi l’exemple de la ville hollandaise de Drachten, pionnière dans l’application de ce concept. La Ligue de Défense des Conducteurs qui prône l’expérimentation du principe de « rues dégagées » depuis plusieurs années, se félicite de ces initiatives pour la sécurité par la responsabilisation du conducteur.

Trafic fluidifié, sécurité renforcée... Toutes les villes ayant expérimenté la suppression de tout ou partie de leur signalisation, comme les feux tricolores font ce même constat. Faire confiance aux conducteurs et les responsabiliser s’avère plus payant en matière de sécurité routière qu’une répression aveugle et permanente.

Remettre les conducteurs au cœur du système permet d’accroître leur vigilance et leur prudence à l’approche d’un carrefour : les règles élémentaires comme la priorité à droite s’appliquent. À Philadelphie, la suppression des feux à 71 carrefours a ainsi permis de faire baisser le nombre d’accidents de 25 %.

En France, certaines villes ayant supprimé des feux comme Bordeaux - qui compte en retirer plus de 300 à terme et en enlève même devant les écoles - Lyon, Nantes, Niort, Rouen ou encore Abbeville font le même constat : la fluidité du trafic est bien meilleure et le nombre d’accrochages diminue. La capitale va donc suivre le mouvement à partir de l’année prochaine et supprimer une partie des 1805 feux tricolores qu’elle compte.

10 000 accidents sont même recensés chaque année dans l'Hexagone à cause des feux tricolores, provoquant 150 morts, selon une étude menée par Christophe Damas, chercheur au CEREMA (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement). La suppression des feux tricolores dans les villes permettrait ainsi, en supprimant les contraintes et en responsabilisant les conducteurs, de sauver des vies.

En septembre 2011, la ville de Lausanne avait déjà fait l’expérience malgré elle, suite à une panne d’électricité, d’une circulation routière basée uniquement sur le bon sens et la courtoisie. En pleine heure de pointe, et sans aucun feu tricolore en fonctionnement, on aurait pu s’attendre à une “anarchie routière” et des embouteillages monstres. Or c’est tout le contraire qui s’est produit : la circulation s’est auto-régulée de manière spontanée et naturelle, donnant lieu, ce matin-là, à un trafic d’une inhabituelle fluidité et sans aucun accident !

C'est en 2006 que la ville de Drachten, aux Pays-Bas (50 000 habitants) avait initié ce mouvement vers un retour à la responsabilisation du conducteur, en supprimant 16 de ses 18 feux tricolores. Résultat : les accidents survenus à des croisements sont passés de 36 en quatre ans dans la ville à seulement 2 durant les deux années suivant la mise en place de ce nouveau système. De même pour les embouteillages : le temps de traversée de l’un des carrefours les plus fréquentés de Drachten, avec 22 000 véhicules/jour, est ainsi passé de 53 secondes à entre 24 et 36 secondes.

La Ligue de Défense des Conducteurs qui prône le concept des rues dégagées et la responsabilisation du conducteur en le remettant au cœur du système, ne peut que se féliciter d’une telle prise de conscience. L’étude menée par l’association en 2014 avait permis de montrer que dans les villes ayant mis en place cette politique, les résultats étaient largement positifs pour la sécurité des usagers de la route.

Pour accéder à l’étude complète : cliquez ici