« L’apprentissage des bons réflexes par la pratique, c’est quelque chose qui améliorerait vraiment la sécurité routière chez les jeunes »

Sur la route de notre périple, la neige a fait son apparition. C’est donc sous un épais manteau blanc que la Ligue de Défense des Conducteurs arrive à Saint-Nazaire-les-Eymes, près de Grenoble. Pour y retrouver Véronique, qui a appris à conduire à l’âge de 11 ans. « L’automobile, je l’ai chevillée au corps, depuis toujours, nous apprend-elle en nous accueillant. J’adore tout ce qui est mécanique ». Aujourd’hui, le sujet qui lui tient particulièrement à cœur, c’est la formation à la conduite. « L’apprentissage des bons réflexes par la pratique, c’est quelque chose qui améliorerait vraiment la sécurité routière chez les jeunes, explique notre sympathisante, rejoignant ainsi l’un des crédos de notre association. On a des friches dans toutes les villes, elles pourraient très bien être mises à disposition pour leur formation […]. Vous mettez de la boue, de l’eau, ils vont apprendre à conduire, ils vont savoir que ça glisse et comment il faut réagir. Si on veut vraiment de la sécurité, c’est primordial ! » Comme nous, Véronique désespère de ne pas voir enseignées sur circuit les bonnes réactions au volant, lorsque surgit un obstacle ou que la circulation pile devant nous. Bien sûr, elle est naturellement adepte de la conduite accompagnée : « Je l’ai faite personnellement pour mes deux petites-filles. En plus, ça me permet de faire une mise à jour des évolutions du code de la route. Parce que la sécurité routière, elle, ne vous parle jamais de ces évolutions ». Concrètement, elle milite pour une formation post-permis tout au long de la vie des automobilistes, avec un objectif : approfondir les connaissances et permettre une mise à jour régulière des règles et usages du code de la route.

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Gilet jaune de la première heure, Véronique dénonce parallèlement le fait qu’aujourd’hui « une voiture c’est un luxe, avec un prix du carburant qui devient démentiel ». Un luxe dont des millions de Français, comme elle, ne peuvent pourtant se passer… Habitant en périphérie de Grenoble et de sa Zone à faibles émissions (ZFE), elle constate chaque jour combien la mobilité automobile y est entravée, dénonçant l’impact de cette politique sur le quotidien des habitants de la région : « On parle de cadre de vie amélioré, mais pour tous ceux qui ont besoin de leur voiture quotidiennement, c’est surtout du stress, de la qualité de vie en moins, et des heures perdues, soit en loisirs ou avec leur famille ». Résultat, « Grenoble je n’y vais déjà plus c’est insupportable », par la faute de l’équipe municipale écologiste en place. Véronique ne décolère pas contre cette ZFE : « Elle a été mise en place alors que le législateur n’a pas donné ses attentes en termes de bénéfices escomptés ». Elle qui s’adonne régulièrement à des opérations de ramassage des déchets en veut beaucoup aux écologistes, notamment à Grenoble, car « ils ont oublié le bon sens, ils sont dans l’idéologie ». Même si, à l’approche de l’élection présidentielle, Véronique ne considère pas la politique automobile des candidats comme primordiale, en revanche, elle s’attend à ce que le sujet fasse partie « des priorités et des attentes des Français, qui ont besoin d’une voiture pour se déplacer ».